10 jours de retraite silencieuse pour construire votre autodiscipline
Voyageur Fabulous, aujourd'hui, je vais vous raconter une histoire spéciale, qui est très différente de ce que vous avez l’habitude de m’entendre raconter.
C'est une histoire qui a eu lieu entièrement dans ma tête.
Un voyage à travers un esprit errant
Cette aventure a eu lieu lors de ma première séance de méditation Vipassana : un exercice de la méditation basée sur l'expérience pratique, complètement libre de tout dogme religieux ou idéologique.
L'exercice que nous faisions s'appelait "La Ferme Détermination". Pendant une heure, nous devions rester dans la même position de méditation sans bouger ni même ouvrir les yeux. Nous devions nous concentrer sur nos sensations corporelles et nous efforcer d'être dans le moment présent et éviter de nous perdre dans nos souvenirs ou nos espoirs futurs.
Je m’étais promise de rester faire l'exercice jusqu'à la fin.
Confrontation avec douleur
Après quelques minutes à méditer, mes chevilles ont commencé à me faire mal en étant assise les jambes croisées. Mon esprit, habitué au confort constant, voulait abandonner l'exercice et changer de position.
D’un coup, j'ai réalisé les dommages que je me faisais à chaque fois que je cédais à la gratification instantanée. Je me suis rendu compte que je ne pouvais même pas faire face aux obstacles physiques ou mentaux les plus minimes. La moindre gêne m'a tenté d'abandonner ma promesse, un simple caprice m’a conduit à renoncer à mes engagements. Sans relâche, mon esprit a tenté de me faire échouer : « Pourquoi fais-je cela? » ... « À quoi bon ressentir la douleur ? » ...
Il aurait été si facile de me mettre à l'aise : « Repositionne tes pieds et tu te sentiras tellement à l'aise! » plaida mon esprit.
Mais à quel prix ?
Le prix aurait été incommensurable : je quitterais mon dernier bastion de résistance contre les tentations et les impulsions. Si je voulais suivre mon désir de me repositionner et d’ouvrir les yeux, je perdrais le seul outil qui me permet de résister aux nombreuses exigences et impulsions de mon subconscient : La capacité de renoncer à la gratification instantanée pour un plus grand bonheur futur.
Le professeur nous avait d’ores et déjà averti : puisque nous étions tous débutants, nous devions nous attendre à une certaine douleur dans les pieds ainsi que le dos. Mais il ne suffit pas de simplement ignorer la douleur, il faut l'observer s’installant dans nos corps, tout en détachant nos egos de la sensation. C'est la seule façon de résister aux sensations passagères et aux impulsions de courte durée.
Alors, j'ai continué à observer les sensations physiques et continué à me dire que l'inconfort n’était que passager. Pendant quelques instants, j'ai réussi à simplement observer la douleur sans la ressentir. Je l'ai observé avec équanimité, me disant que la douleur n’était simplement qu’un sentiment dans mon corps, destiné à disparaître finalement.
Soudain, la douleur s'apaisa et disparut complètement.
Discipline et résistance à la douleur
Le but de cette méditation n'était pas de rechercher à la douleur ou d'essayer de l'apprécier. C'était plutôt de réaliser que tout ce qui met mal à l'aise contribue à façonner notre caractère. Le même concept s'applique quand vous faites de l'exercice et que ça fait mal, mais que vous continuez malgré tout. Lorsque l’on fait du sport, nous avons la liberté d’arrêter à chaque fois que nous ressentons la douleur. Ou, nous pouvons résister et augmenter notre tolérance à l’inconfort au quotidien.
Il y a une étude dont parle de livre « Volonté », où des chercheurs ont fait s’assoir des lycéens dans une posture le dos droit pendant 2 semaines. Durant cette période, ces étudiants se sont montrés plus disciplinés et studieux que le groupe de contrôle, qui quant eux s’asseyaient mal : la volonté est un muscle qui nous affecte entièrement.
Maintenant, revenons à notre histoire …
Après avoir vaincu la douleur, une question différente s'est glissée dans mon esprit: «Comment se portent les gens autour de moi ?»
Suis-je la seule à souffrir ? Peut-être devrais-je ouvrir les yeux quelques secondes ? Peut-être que je me rendrais compte que les autres ont changé de position et que je suis la seule à résister à la tentation … Ce qui voudrait dire surement que je peux changer de position …
Je me suis détachée de la tentation, mais soudainement une nouvelle tentation est venue.
Je dépends des autres pour me donner du courage et de la volonté. Voir les autres faibles, me permettrai surement de me laisser aller et d’être moins stricte envers moi-même. Mais si les autres était toujours en train de résister, cela me motiverai à continuer.
Je me suis rendu compte que j'avais toujours cherché la motivation à l’extérieur. Je voulais mesurer ma propre force interne seulement en la comparant à celle des autres.
« Pourquoi fais-je cet exercice, pour me comparer aux autres? » me suis-je demandé. «Qu'ils changent de position, ou qu'ils restent assis toute la nuit! Mais cela ne me m’affecte pas, cela ne me concerne pas.»
Quelle pensée déconcertante et révolutionnaire ! Pourquoi ai-je toujours ressenti le besoin de me comparer aux autres ? La confrontation avec moi est la seule chose qui me concerne. Je devrais tirer mon énergie de ma propre flamme intérieure. Je devrais sentir le picotement de l'excitation partout dans mon corps, entendre les battements de mon cœur et sentir mes sens se magnifier, tant je suis consumée par le désir d'atteindre mon but !
Trouvez l'énergie en vous
J'ai contracté mes muscles et senti une vague de nouvelle énergie monter en moi. Ce pouvoir avait été enraciné en moi depuis mon enfance. En serrant mes muscles et mes bras, je pouvais sentir l'énergie couler dans mon corps, me remplissant d'une assurance et d'une ténacité nouvelle. Mais cela ne dura pas plus de quelques minutes.
J’avais coutume de croire que j’étais l’une des rares personnes qui pouvait recouvrir son énergie en contractant ses muscles, jusqu’à ce que je lise un article, durant notre période de recherche à l’Université de Duke, sur des chercheurs de l’Université de Singapore qui confirmaient que plusieurs personnes avaient expérimenté le fait de contracter leurs muscles et trouver une nouvelle énergie et volonté. Vous pouvez essayer maintenant : tendez tous vos muscles et voyez si ça fonctionne !
Confronter l'esprit
Mais la méditation n'est pas un moment de réminiscence, j'ai devais me concentrer sur mon souffle.
J'étais exaspérée ! Mon esprit n’arrêtait pas de bouger dans chaque direction et je ne pouvais pas le rattraper, le contrôler. Ces pensées m’oppressaient, des images sans bruit qui couraient vers moi, des bruits forts de tous côtés.
Je pensais à tout et rien à la fois, sauf à la seule chose sur laquelle je devais me concentrer.
Une troisième réalisation me stupéfia, tout mon corps en frissonna : Ce courant incontrôlable de pensées, cette bête incontrôlable est le résultat de mes actions impulsives. Mon habitude de passer d'une tâche à une autre, de commencer cinq projets en même temps, m'avait rendu incapable de me concentrer sur une activité à la fois. J'avais entraîné mon esprit pour oublier ce à quoi il pensait dès qu'une nouvelle pensée plus intéressante se présentait. Je ne m'étais jamais concentrée sur quelque chose de tout mon être, de tous mes sens, sur l'activité face à moi.
Désespérément, j’essayais de me dire : «Focus ! Concentre-toi !»
À ma grande surprise, cette simple demande fit que mon esprit a obéi instantanément. J'ai réussi à me concentrer à nouveau, comme je me l’étais promis.
Mon attention s’interrogeait sur le lendemain : «Concentre-toi !» ai-je dis à mon esprit conscient. Des images de ma vie quotidienne apparaissaient dans ma tête «Focus!» Mon esprit conscient reprenait alors le dessus.
Il s'avère que cette méthode me sert bien depuis. Dans ma vie quotidienne, chaque fois que je me trouve distraite, je dis simplement à mon esprit «Concentre-toi !» et mon esprit conscient reprend le dessus.
Concentration
Vous pouvez appliquer cette leçon chaque fois que votre esprit semble vouloir désobéir.
Si vous avez du mal à vous concentrer sur le travail à faire, c'est parce que vous n'avez pas formé votre esprit à se concentrer complètement sur une seule tâche sans interruptions.
Essayez de vous dire à haute voix: «Concentre-toi !» Cet ordre aura un effet plus puissant sur votre subconscient que si vous le souhaitiez simplement.
Vous pouvez également garder avec vous un carnet de note. Chaque fois qu'une mauvaise herbe spirituelle vous distrait, écrivez-la afin que vous puissiez y intéresser une fois le travail terminé.
Pendant ce temps, dans la salle de méditation ...
J’ai dû trouver un nouveau plan pour me reconcentrer. Pour cela j’ai utilisé une technique qui m’avait toujours aidé dans les moments difficiles. Je me suis dit qu’il me restait certainement que 30 minutes, mais que dans 10 minutes, il ne m’en restera que 20 à faire, et dans 20 minutes, seulement 10. Cela ne me semblait pas si mal. Je n’avais seulement à résister qu’encore 20 minutes avant que cela ne devienne plus facile.
Le décalage temporel, la méthode de compression de temps
Cette méthode a également été utilisée par David Blaine, le magicien d'endurance américain qui a réussi à retenir son souffle sous l'eau pendant 17 minutes.
Dans son livre «Volonté», Roy Baumeister relate l'un des tours les plus difficiles de David Blaine : le défi de rester 36h enfermé dans la glace.
Blaine souffrait de claustrophobie et a commencé à violemment frissonner peu après qu'il ait été enfermé. « Je ne me sentais pas bien du tout, c'était une véritable torture. J'ai regardé à travers la vitre et demandé à la personne en face de moi, l’heure qu’il était. Il me répondit: « 2 heures ». Je me suis dit : « Je dois rester huit heures de plus ! Alors je me suis dit que ça ne pouvait pas être si horrible si je n'avais que six heures de plus à faire, je devrais juste tenir bon les deux heures suivantes. J'utilise souvent ce type de technique de compression de temps pour faire changer mon point de vue et réussir mes performances.»
Souvent, tout ce que nous avons à faire pour accomplir des tâches difficiles est de persuader notre esprit émotionnel d'être d'accord avec notre esprit logique.
C'est exactement ce que j'essayais de faire pendant ma méditation ...
Je jouais des tours à mon esprit, et il me faisait la même chose.
Je me suis épuisée à repousser tant de mauvaises herbes. J'étais complètement absorbée dans ma propre réalité mentale. J'avais complètement oublié mon corps.
Je n'étais plus dans la salle de méditation.
J'étais sur un champ de bataille la nuit, chaque partie de mon corps étant frappée. Je ne faisais plus de plans pour tromper mon esprit en se concentrant. Je suis devenue une machine avec un seul but : repousser les attaques et résister à mon esprit ...
Quand tout à coup, j'entendis l’écho d'une trompette de guerre dans la nuit. Mais l’instant d’après, j'ai réalisé que c'était juste une cloche.
Tout d’abord confuse, j'ai réalisé que le son signalait la fin de la séance de méditation. Les réverbérations du bruit annonçaient ma délivrance.
J'ai ouvert les yeux, encore un peu éblouie, et ai redécouvert la salle de méditation autour de moi.
J'étais fatiguée et totalement épuisée, mais transformée. En une heure, j'avais appris plus que je ne le pensais possible en un an.
J'avais expérimenté et appris. J'avais été témoin de tous les tours que mon esprit pouvait me faire, la façon dont il me trahit dans ma vie quotidienne.
C'était la première fois que je rencontrais mon esprit pleinement. Et la première fois que j'avais réussi à le battre.
Les leçons tirées du Voyage
Si vous ne deviez garder qu’une chose de cette histoire, ce serait que la méditation est un moyen d'explorer et de renforcer l’autodiscipline. Tout comme vous allez à la salle de sport pour garder vos muscles en bonne condition, vous devez prendre du temps pour garder votre esprit en bonne condition.
Une neuroscientifique à l'Université de Harvard, Sara Lazar, a fait une étude avec des participants qui ont médité tous les jours pendant 8 semaines. Tout au long de l'étude, les participants ont passé des IRM de leur cerveau. Les résultats ont été surprenants pour tout le monde, en particulier les chercheurs.
La méditation en pleine conscience, telle que la méditation Vipassana, a reconstruite de la matière grise du cerveau en seulement 8 semaines. Les parties du cerveau qui contrôlent le rapport à soi, l'apprentissage, la cognition, la mémoire et la régulation émotionnelle, l'empathie et la compassion ont toutes grandi. L'amygdale, qui contrôle le stress, l'anxiété et la peur, a quant à elle diminué.
Cette transformation de l'esprit conduit à l'autodiscipline. La capacité d'ignorer la peur et l'anxiété tout en régulant vos émotions et rester conscient de soi. Ne seraient-ce t-ils pas là les piliers de l'autodiscipline ? Maintenant, mettons votre cerveau en forme.
Le plan de cette Semaine :
Nous avons une action unique et un nouveau but pour vous.
L’action unique : Construire un sanctuaire
Vous dormez dans votre lit, vous travaillez à votre bureau, vous mangez à la table à manger. Mais où méditez-vous ?
Si vous voulez vraiment faire de la méditation une habitude, vous avez besoin d'un endroit spécifique pour le faire. Un endroit où, une fois que vous y entrez, vous vous sentez calme et détendu. Un endroit où vous pouvez laisser vos problèmes derrière vous.
Trouver un endroit chez vous où vous pouvez construire ce sanctuaire. Vous n'avez pas besoin d'une pièce entière, j'ai construit le mien dans un coin de ma chambre, juste à côté de mon lit.
Idéalement, achetez un coussin de méditation et le placer sur un bon tapis comme je l'ai fait dans ma chambre. Trouvez de l'encens agréable et remplissez un pot avec du sable pour les brûler. Tout cela se trouve sur Amazon.
Votre cerveau associera l'expérience entière, la texture du tapis, l'odeur de l'encens, au sentiment de calme de la méditation et cela aidera à créer l'habitude. Plus vous faîtes d’effort dans la création de cet espace mieux ce sera.
Un espace chaleureux et accueillant pour méditer vous invite à sauter du lit et à commencer la journée en faisant une séance de méditation énergisante.
But
Pendant les 14 jours suivants, dès votre réveil, méditez.
Êtes-vous prêt à commencer ce voyage de l'esprit ?
Essayez de le faire dès que vous vous réveillez. Nous allons l'ajouter à votre Rituel du Matin, mais vous pouvez le mettre aussi tôt que vous le souhaitez dans votre liste d'habitudes. Lorsque vous vous réveillez, votre esprit est vide, et vous n'avez pas commencé à penser à la journée à venir.
Avant que vous ayez médité, si n'importe quelle pensée concernant le jour à venir apparait dans votre esprit, expulsez-les. Dites-vous « Je ne veux m'inquiéter de cela qu’après avoir donné à mon cerveau une séance d'entraînement. » Plus vous pratiquez la méditation, plus vous serez en mesure de façonner votre esprit et plus il sera facile de faire ces séances du matin.
Nous avons quelques méditations guidées de 5 et 10 minutes dans l’Instant Fabulous. Essayez-les pour avoir une petite idée de ce qu’est la méditation. Mais n'hésitez pas à chercher d'autres méditations guidées en ligne après avoir suffisamment essayé la nôtre.
La finalité est que vous soyez en mesure de méditer sans guide, tout simplement explorer votre propre esprit dans le silence. C'est le but final de Fabulous Sphere : la méditation sans aucune aide, n'importe où.
Pourquoi méditons-nous ?
La méditation est un outil très puissant que nous pouvons utiliser pour entraîner votre esprit, et plus précisément, votre autodiscipline. Lorsque vous prenez du temps pour pratiquer la méditation tous les jours, vous cultivez les parties de votre cerveau qui contrôlent l'autodiscipline tout comme un bodybuilder cultiveraient ses muscles.
Quand vous commencez à entrainer votre esprit, allez-y doucement et ne méditez que 10 à 20 minutes à la fois. Mais une fois par semaine, je vous recommande d’essayer de méditer un peu plus longtemps : de 45 min à 1h. Vous découvrirez que ces longues séances sont une autre paire de manches, que ce soit en termes de difficultés qu’en enrichissement.
Découvrez votre autodiscipline durant les 2 prochaines semaines, à bientôt !